Atelier Snoezelen

L'approche Snoezelen. une philosophie..un état d'esprit !

Snoezelen se présente, actuellement, comme une activité médiatrice adaptée à la pluralité des pathologies déficitaires, tous les professionnels s'accordent pour y trouver des bénéfices pour le résident sur les plans tensionnel, relationnel et comportemental. Pour les praticiens, c'est une valorisation dans le travail et un ré-accord entre l'investissement individuel dans le soin et la mission institutionnelle.

L'objectif est d'offrir aux résidents, profondément démunis ou déficitaires, des activités qui soient adaptées à leur niveau d'assimilation cognitive, et qui soient un tant soit peu, organisatrices de leur vécu corporel et de leur présence au monde.

Quand la parole fait défaut et que le verbe disparaît, le travail sur le corps ou avec le corps, peut aider à faire émerger des images, des sensations, des émotions et ouvre, au sujet un autre mode de communication.

Le corps ne doit pas être perçu comme objet à restaurer, coupé de ses affects et de ses émotions, mais comme un corps sujet, lieu de présence au monde, lieu d'impression et d'expression, lieu de parole et de relation.

Lorsque l'esprit s'absente, il y a retour au corps, cela oblige l'accompagnant à aller chercher le sujet là où il se trouve ; ce qui se vit et s'échange alors est de l'archaïque, du sensori-moteur, de l'émotionnel et du fantasme. Cela nous mobilise en tant qu'accompagnant sur nos capacités relationnelles à échanger sur tous les registres : il faut, dès lors, accepter de s'engager dans l'inconnu de ces rencontres et cela nécessite d'être dans l'éprouvé sécurisant de la confiance en soi et en l'autre.

Snoezelen est avant tout une activité centrée autour du « prendre soin » dans un espace spécifique, cette activité reste sur le fond une véritable philosophie de vie fondée sur un accompagnement relationnel humaniste et bientraitant.

Snoezelen est activité primaire orientée vers la perception sensorielle par le biais de la lumière, du son, du toucher, de l'odorat, du goût, dans une ambiance chaleureuse.

Ce qui en fait la richesse est l'aspect liberté ; ce n'est pas une méthode, ce n'est pas une rééducation, ni une technique ; il n'y a pas de but à atteindre, il n'y a pas d'obligation de résultats, il s'agit d'une démarche d'accompagnement relationnel de la personne, avec une grande liberté de propositions, dans le respect du choix du résident et surtout de son rythme, recherchant une sécurisation et un bien-être, donnant la priorité aux expériences sensorielles.

L'idée de base est d'amener du bien-être, du plaisir, un climat affectif positif, du confort, de la sécurisation au travers des sollicitations perceptives et sensorielles douces et assimilables pour les personnes concernées : « créer un environnement qui propose et s'offre à la rencontre ».

Il s'agit de proposer un loisir, au sens d'un temps dont on dispose pour faire ce qu'on a choisi « ou le vécu personnel est la seule chose qui compte »

Les trois grands axes de l'accompagnement :

L'axe relationnel :

La relation est une rencontre entre deux sujets, cela induit une implication mutuelle : il s'agit « d'être avec », c'est à dire être présent et s 'adapter à tout instant.

Permettre d'être plutôt que faire ou agir, tout cela dans le plus grand respect de l'un et de l'autre, sans intrusion, ni effraction, dans une présence attentive.

L'axe sensoriel :

Le besoin de stimulation est un besoin fondamental indispensable au développement pour réagir et s'adapter au monde à partir de ses perceptions de l'environnement. Il est important d'apporter des propositions simples et adaptées sur les différentes modalités sensorielles afin de créer les conditions d'émergence du désir pour le sujet pour qu'il redevienne acteur de sa vie dans cet espace/temps particulier et parvenir à motiver à la découverte de soi, de ses potentialités comme la capacité d'attention, l'intentionnalité, la liaison cause-effet mais aussi stimuler les conduites exploratoires et motrices (perception/action).

Il s'agit de contrôler la sensibilité et la réactivité aux atmosphères et aux ambiances, et de trouver l'équilibre entre les flux sensoriels (visuels, sonores, tactiles, vestibulaires.), dans un dosage adaptés des informations afin de préserver la cohérence et d'éviter toute confusion.

En proposant des ancrages sensoriels positifs, on favorise l'éveil, l'intérêt aux choses, à soi et au monde dans une atmosphère sécurisante.

L'axe détente et bien-être :

La détente est l'apaisement du corps, des sens et de l'esprit.

Il s'agit de prendre soin et de respecter la personne dans son approche, son positionnement et ses contacts ; de se poser à la juste distance entre implication et distanciation ; de la mettre en sécurité physique, psychique, émotionnelle et affective : la sécurité de base.

Prendre le temps de se positionner soi-même et de se centrer (être présent avec sa tête, son corps et son coeur), d'utiliser le dialogue tonique (comment les tensions s'échangent de l'un à l'autre), de travailler la contenance physique et psychique (cf le moi-peau).

Tout cela visant une mise en confiance indispensable au lâcher-prise, autorisant ensuite une baisse de l'anxiété, de l'angoisse, une réduction des tensions : conditions d'atténuation des comportements difficiles (stéréotypies, automutilations, agressivité, hyperactivité.) vers un mieux-être potentiel, au moins dans les temps consécutifs aux séances.